Jean-Jacques Helwig - Photographie Plasticienne
Jean-Jacques Helwig - Photographie Plasticienne

EXPOS en cours ou à venir:

 

 -Expo avec l'Association des Artistes Libres d'Alsace à COLMAR (68), Cercle St Martin, 13 av. Joffre, 16 et 17 Septembre 2023.

 

-Partcipation à l'expo " 50 ans après la disparition de Picasso" à Strasbourg, au CIARUS, du 13 Juillet au 8 Septembre 2023

 

-Expo avec l'Association des Artistes Libres d'Alsace à Strasbourg, Pavillon Joséphine, Parc de l'Orangerie, du 9 au 12 Novembre 2023

 

MITTEL'ART 2024 à Mittelhausbergen, Centre Culturel et Sportif, les 2 et 3 mars 2024

 

 

Photographie Plasticienne,                        de quoi s'agit-il ?

 

Dans les années 1890 la photographie n’était pas considérée comme un médium artistique. Cette déconsidération a provoqué l’apparition du mouvement de la photographie pictorialiste. Il a voulu transformer la photographie en moyen d’expression à part entière au même titre que la peinture. Les pictorialistes voulaient imiter la peinture ou la gravure pour la faire basculer dans le domaine artistique. En réalité, ils cherchaient à élargir le potentiel expressif de la photographie en mêlant les deux disciplines. Dans cette démarche, des pictorialistes comme Constant Puyo, donnaient l’avantage au rendu pictural  en créant des effets de flou par l’utilisation  d’objectifs de piètre qualité ou en intervenant directement sur le positif ou le négatif par des procédés picturaux. Dans tous les cas, ils visaient à masquer le réalisme de l’image.

 

A partir des années 1910, le pictorialisme s’essouffle alors que la photographie pure retrouve sa place avec la transcription rigoureuse et implacable de la réalité et l’accent mis sur l’absence totale de manipulation tendant à modifier la prise de vue. Il faudra attendre les années 1980 pour que réapparaisse une remise en question de la recherche d’une qualité formelle de l’image.

 

Ainsi, à l’exception des photojournalistes, de plus en plus de photographes veulent garder leur distance par rapport à l’actualité et cherchent à métamorphoser l’appareil photographique en un outil de plasticien. Ces  néo-pictorialistes, font varier la nature du support, adoptent le format «tableau», s’emparent de la 3ème dimension avec les installations photographiques, renouent avec le mélange des disciplines et le matiérisme et reprennent même le photomontage avec découpage, collage, superposition et juxtaposition, grattage du négatif et retouches picturales de l’épreuve. Ainsi à partir des années 1990 la photographie dite plasticienne occupe de plus en plus le terrain.

 

Au grattage, peinture, et autres découpages viendront s’ajouter les techniques numériques. Ainsi, la conception de l’image et plusieurs de ces approches manuelles de maquillage et de montage prennent un virage  virtuel.  Déconstruction et construction numériques, suivies de la  mise en oeuvre sur la table de travail d’outils des arts plastiques, sont les moyens utilisés pour  remettre en scène les clichés. En définitive il s'agit d’entraîner le spectateur dans une narration imaginaire ou des abstractions suggestives tout en démontant le dogme qui cantonne la photographie dans son rôle  de reproduction de la réalité. Un dialogue permanent aussi entre la matérialité de la peinture et les couleurs fortes d’une part et la surface lisse du support photographique de l’autre.

 

Pour le lecteur qui voudra en savoir plus sur le pictorialisme je le renvoie au livre «Le Pictorialisme - de l’Idée à l’Atelier» de Constant Puyo, textes choisis et présentés par Emma de Lafforest aux Editions Rumeur des Ages (Librairie Eyrolles). Pour ceux qui voudront se documenter sur les artistes plasticiens qui se sont emparés du médium photographique (et vice versa) je renvoie à la lecture du livre d’Elizabeth Couturier «Photographie contemporaine - Le Guide», paru chez Flammarion en 2015. Ils y trouveront de nombreuses références artistiques dans cette discipline.